Le miroir au-dessus de l'évier

Pierre Bonnard • Peinture, 1908, 120×97 cm
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1594 × 2059 px • JPEG
35.3 × 43.7 cm • 115 dpi
27.0 × 34.9 cm • 150 dpi
13.5 × 17.4 cm • 300 dpi
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À propos de l'œuvre
Type d'art: Peinture
Sujet et objets: Nu, Intérieur
Courant artistique: Post Impressionnisme
Technique: Le beurre
Ressources: La toile
Date de création: 1908
Taille: 120×97 cm
Contenu 18+
Œuvre dans les sélections: 25 selections
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Descriptif de la toile «Le miroir au-dessus de l'évier»

En 1908, un écrivain français André Gide est venu à une vente aux enchères à Paris. Il a décrit cet épisode de la vie dans ses «Journaux»: «Un Bonnard est mis aux enchères, assez mal assemblé, mais racé, il représente une femme nue qui s'habille et je l'ai déjà vu quelque part ou autre. Il grimpe assez péniblement à 450, 455, 460. Soudain j'entends une voix crier «600» - Et je suis étourdi, car c'est moi qui viens de crier. Avec mes yeux, j'implore une surenchère de la part de ceux qui m'entourent - car je n'ai aucune envie de posséder le tableau - mais rien n'est à venir… »

Le futur prix Nobel a acheté l'autre tableau de Bonnard (celui-ci a été conservé dans la collection d'Ivan Morozov jusqu'en 1919). Mais il aurait pu aussi l'acheter: Pierre Bonnard a peint tant de miroirs et de baigneurs (1, 2, 3) en 1908, il était obsédé par ce sujet et le répéta encore et encore. Certaines des toiles de sa série «toilette» ne diffèrent que par des nuances. Presque tous avaient un charme pathologique, enchantant le spectateur comme contre sa volonté. Qu'est-ce qui a poussé André Gide à lever la main avec une offre? Pourquoi Valentin Serov, le célèbre maître du portrait psychologique, est tombé captif de "Le miroir au-dessus de l'évier"? L'artiste considérait cette toile comme le trésor principal de la collection Morozov.

L'histoire est secondaire ici. Une étagère sous le miroir est bourrée d'ustensiles ménagers à la manière petite bourgeoise. C'est plutôt une nature morte qu'un nu sensuel. C'est ennuyeusement décoratif. Et c'est aussi un portrait dans une certaine mesure (on peut reconnaître les traits de la future épouse de Bonnard, Marthe Boursin dans une fille avec une tasse). Il semble que la peinture souffre d'une surpopulation de sujets, de genres, d'ustensiles et de meubles. Comme si cela ne suffisait pas, le miroir ne prolonge pas l'espace mais le coupe de manière paradoxale, localisant un cadre dans un cadre.

À première vue, la seule victoire sûre de cette toile claustrophobique est une palette de perles de Bonnard, sa maîtrise virtuose de la couleur. Bien qu'il y ait quelque chose de plus à cela. La peinture donne beaucoup mais elle promet encore plus. Probablement, Gide et Serov, ayant un flair créatif particulier, ont anticipé l'évolution de Bonnard, comme des entomologistes voyant un beau papillon dans une chrysalide, semblant esthétiquement plutôt controversé.

Certains biographes pensent que les intérieurs proches et les procédures de baignade permanentes sont liés à l'instabilité mentale du modèle, de la muse et de l'épouse de Bonnard. Marthe avait peur des grands espaces et était obsédée par l'hygiène. Il est également clair que Bonnard lui-même était attaché à la propreté, pas littéralement du moins.

Depuis des années, il nettoie son style des influences, le nettoyant au plus haut niveau de performance. Il a emporté l'écume des scènes, des genres, des manifestes, des directeurs, des restrictions et des écoles. Et il l'a finalement bien nettoyé, passant d'abord à la couleur pure et plus tard - à la pure lumière, qu'il appelait lui-même «son Dieu».
On raconte que peu de temps avant sa mort, Pierre Bonnard a déclaré à un commerçant qu'il «avait trouvé une nouvelle peinture». Quand on lui a demandé «lequel?» l'artiste a répondu: «Blanc», sans cligner des yeux.

Le monde a en effet bénéficié de l'échec de Bonnard en tant qu'avocat et du départ de son poste prometteur au parquet. Cependant, si le sort en avait décidé autrement, il ne faisait aucun doute que Bonnard aurait été un procureur d'une intégrité totale.

Auteur: Andrew Zimoglyadov
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